Le lundi 22 septembre, l'association PES 45 et la Communauté des Communes Giennoises ont co-organisé la rentrée économique du Grand Giennois (salle Anne de Beaujeu).
La couveuse d’entreprises PES 45 développe ce projet sur le Loiret depuis plusieurs années. Ce programme s’inscrit naturellement dans le volet développement économique des communautés de communes.
Après les 7 communautés de communes du Nord Loiret, c'est au tour des 5 Communautés de Communes du grand Gien (Sullias, Val d'Or et Forêt, communes Giennoises, canton de Briare et canton de Châtillon sur Loire) de s'inscrire dans un projet territorial de soutien et de sécurisation de la création d'entreprises individuelles.
Cette manifestation a été réalisée en partenariat avec la CCI du Loiret, le Pôle Emploi et les cabinets comptables : KPMG et Michel Creuzot. Plus de 120 personnes ont participé à cette manifestation et ont pu découvrir la quarantaine de créateurs d'entreprises accompagnées par l'antenne du Giennois.
Etaient, notamment, présents à ce colloque :
- Christian BOULEAU, maire de Gien, président de la Communauté des Communes Giennoises
- Claude BONFILS, président de la Couveuse d’entreprises PES 45
- David LOISEAU, Adjoint au Directeur de Pôle Emploi de Gien
- Mme Josefa OLIVE, responsable d’agence CCI Gien
- Mme Anne LECLERCQ, conseillère régionale, Région Centre.
- Maurice BARATE, sous-préfet, secrétaire général de la préfecture du Loiret.
Allocution de Monsieur Claude Bonfils, président de la couveuse d’entreprises PES 45
« La création d’entreprises individuelles constitue un champ d’animation économique que les communautés de communes peuvent aborder, bassin d’emploi par bassin d’emploi à l’exemple de Pithiviers et à l’exemple de Gien, aujourd’hui.
En vue de cette réunion de rentrée économique j’ai rencontré entre juin et août les présidents des communautés de communes voisines et je les remercie pour leur accueil.
Nous sommes réunis autour d’une réalité : la place prise par la création d’entreprises individuelles et une réflexion : comment donner les meilleures chances à ces créateurs de réussir leur projet sur le territoire.
Les enjeux sont importants en termes de création d’emplois, de maintien et de développement d’activités de services, de commerces, d’artisanat et de création d’activités nouvelles.
Dès le démarrage de la couveuse d’entreprises PES 45, il y a plus de six ans maintenant, nous avons accueillis à Orléans des créateurs venant de ce secteur du Loiret. Très rapidement, nous avons souhaité organiser leur accueil à proximité, à la CCI de Gien avec le concours de Josefa OLIVE.
Puis, il y a deux ans, une véritable antenne de la couveuse d’entreprises a été créé, ici, dans le cadre du partenariat engagé avec la communauté des communes Giennoises.
Je souhaite tout d’abord remercier le président Christian BOULEAU et la commission économique de leur soutien renouvelé et souligner la qualité des conditions d’accueil des créateurs au Centre d’Affaires de la Communauté des Communes Giennoises. C’est en nous appuyant sur cette antenne que nous souhaitons renforcer notre action localement auprès des créateurs d’entreprises et auprès des communautés de communes.
Une trentaine de créateurs et de créatrices locaux sont passés par la couveuse. Ils sont présents parmi nous ce soir. Nous prendrons le temps de découvrir leurs activités et aussi leurs communes de résidence. Ils sont installés un peu partout dans le bassin d’emploi de Gien. Cette «présence» sur tout le territoire constitue la meilleure raison de proposer cet élargissement du partenariat.
Il est important également de réfléchir plus globalement aux enjeux. Aussi, nous avons rassemblé les chiffres locaux de la création d’entreprises et ce que cela peut représenter en termes de créations d’emplois immédiats et potentiels : 73% sont des entreprises individuelles et au total, tout type de création d’entreprises confondu 95% d’entreprises démarrent sans autre emploi que celui du porteur de projet.
Il ne faut sans doute pas aller trop vite dans l’interprétation de ces données tant la création d’entreprises peut représenter de situations personnelles différentes (activité principale, activité de complément…), mais les chiffres sont très importants et c’est un gisement essentiel d’emplois nouveaux. Il faut s’y arrêter longuement. Camille COULON, chargée de mission à la couveuse et David LOISEAU, adjoint au directeur de Pôle Emploi de Gien, nous présenteront et nous expliqueront ces données sur la création d’entreprises individuelles et l’emploi.
A partir de ces chiffres pour le bassin d’emploi de Gien, nous devrons nous interroger sur de nouveaux objectifs. L’effectif en couveuse est actuellement autour de 15 créateurs en cours de test. Cette capacité d’accueil doit-elle être portée à 20 ou 25 ? Avons-nous un potentiel de créateurs suffisant sur ce territoire ? La couveuse est-elle suffisamment connue et inscrite dans le programme d’accompagnement local ? Aujourd’hui je pense que oui. C’est un sujet de réflexion que nous devrons savoir poursuivre dans les semaines à venir.
En tout cas, l’action engagée ici, depuis deux ans, est très fédératrice. Elle apporte de la visibilité et de la transparence, du dynamisme dans ce domaine de l’accompagnement à la création d’entreprises où les acteurs sont nombreux. C’est une vraie chance de pouvoir s’organiser de façon pragmatique autour d’un projet adapté à chaque étape d’avancement des projets d’entreprise depuis leur premier accueil. L’exemple de Gien est certainement le plus abouti en matière d’organisation et de point d’accueil unique des porteurs de projets organisé autour du Centre d’Affaires de la CCI et de la CMA ce qui facilite grandement les choses.
Mais, il ne suffit pas d’afficher des statistiques ou une offre de services ; il nous faut être attentif aux besoins des créateurs, à leur besoin de sécurisation dans un parcours qui ne conduit pas toujours au succès ou lorsque la recherche des clients et leur fidélisation tardent à venir. Les créateurs ont un savoir-faire, une compétence, dont ils veulent vivre, et qui leur permettra de sortir par eux-mêmes d’une situation de chômage. Mais, ils n’ont pas toujours acquis avant de se lancer la maitrise de la partie commercialisation ou de la partie gestion ou comptabilité et leurs moyens financiers sont limités.
En couveuse, ils apprennent «sur le tas» leur métier d’entrepreneur; ils ne sont pas isolés et très rapidement, ils s’inscrivent dans les réseaux que les couvés créent entre eux, pendant les quelques mois de leur test.
Nous avons voulu, que dans le cadre de la couveuse, les créateurs fassent connaissance avec tout le réseau professionnel de l’accompagnement des entreprises et je souhaite remercier l’ensemble de nos partenaires qui interviennent gratuitement dans le cadre de nos ateliers collectifs, ici comme à Orléans : CCI, CMA, RSI, Pôle Emploi, INPI, cabinets d’expertise-comptable - CER France Alliance Centre, Cabinet Michel Creuzot, KPMG, SAFREC - Coopérative Artefact, Lycée Voltaire et aussi le secteur bancaire..
Il y a quatre ans déjà, forts des premiers résultats de l’activité de la couveuse, nous proposions aux sept communautés de communes du Nord Loiret de s’inscrire dans un projet que nous avons appelé « un territoire solidaire de ses créateurs d’entreprises ». Leur adhésion, puis le développement du projet de Gien nous confirment dans cette démarche.
La philosophie générale de la couveuse s’appuie sur les points suivants: respecter les projets, respecter les porteurs de projets, respecter leur droits.
Ainsi, en France, les créateurs peuvent tester leur projet d’activité pendant quelques mois dans une couveuse tout en conservant leur revenus sociaux en application d’un contrat appelé CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprises). Pendant cette période de test, avant l’immatriculation, c’est la couveuse qui représente juridiquement l’entrepreneur, l’assure en responsabilité civile professionnelle, lui propose un programme de travail structuré et en suit les résultats et l’exécution. Respecter leurs droits, c’est offrir aux créateurs l’accès au test en couveuse, sinon il faut changer le nom et appeler cela autrement qu’un territoire solidaire.
Comme la couveuse est en amont de l’immatriculation, nous sommes très attentifs à préparer la suite du parcours du créateur. Il ne s’agit pas seulement de réussir le test en couveuse en développant un chiffre d’affaires suffisant et de s’assurer un nombre de clients suffisant. Il s’agit aussi de préparer le créateur d’entreprise individuelle aux évolutions qui l’attendent : évolution de son volume d’activité et évolution de son statut juridique pour aller vers une juste rémunération de son activité, une bonne couverture sociale et aller vers une complète autonomie financière : Deux ans, trois ans souvent seront nécessaires même si quelque fois certains projets décollent économiquement très rapidement en quelques mois.
Respecter les porteurs de projets, c’est leur donner accès à un réseau de professionnels tout au long de leur parcours depuis le premier accueil qui est essentiel. C’est ce que nous verrons dans la présentation du parcours local d’accompagnement et dans la présentation de l’implication locale de la communauté de communes et de partenaires comme les experts-comptables.
Au démarrage du projet la sécurité juridique donnée par le contrat CAPE est aussi une garantie pour tous les partenaires qui ont des missions et des responsabilités particulières.
A ce titre, je souhaite souligner le rôle très important dans cette dynamique locale de Pôle Emploi de Gien, à la fois comme prescripteur et dans son rôle de suivi des créateurs demandeurs d’emploi et de validation de leurs droits. Qui mieux que Pôle Emploi pourrait prendre tous ces aspects en compte. Il faut en remercier Mylène VALLE, directrice de Pôle Emploi Gien, Edgar OURA qui participe régulièrement à nos comités d’admission et tous les conseillers qui contribuent au suivi. Nous recevons le même type d’appui des conseillers du Conseil Général pour le suivi social des bénéficiaires du RSA.
Ce besoin de sécurité juridique joue également pour l’engagement de tous les acteurs locaux. Ainsi, sur ce bassin d’emploi de Gien, les Communautés de Communes pourront s’afficher comme un territoire où tous les créateurs d’entreprises sont les bienvenus, même les plus modestes et que ce territoire mise sur leur projet, mise sur leur réussite personnelle et sur leur réussite économique.
Je laisse le soin à chacun des présidents de Communautés de Communes d’annoncer les décisions d’adhésion qui ont pu être déjà prises par les assemblées communautaires récemment et celles que l’on pourrait attendre à l’avenir. »